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Elements de Vocabulaire


Michna : la Michna est le texte de base du Talmud , le noyau à partir duquel l'ensemble du Talmud et de ses commentaires se sont constitués. Texte remarquablement dense, la Michna se présente comme la synthèse de l'ensemble de la tradition orale et dont l'élaboration connue s'étend sur au moins cinq siècles (de 300 avant l'ère chrétienne à 200 après.). La Michna a été rédigée en terre d'Israël entre 200 et 220 par Rabbi Yehouda ha-Nassi. Elle ne se contente pas d'énoncer la loi telle qu'elle a été finalement acceptée par la majorité des Sages mais elle mentionne également l'opinion de la minorité. Outre sa présence comme élément de base à l'intérieur du Talmud, la Michna a fait également l'objet de nombreuses éditions autonomes avec des commentaires spécifiques, les plus classiques étant ceux de Maïmonide et de Bertinoro. Il existe également un commentaire moderne très élégant de Pinhas Kehati.

Guemara : rédigée vers la fin du Ve siècle, la Guemara se présente essentiellement comme une rédaction de commentaires et de controverses suscitées par le texte de la Michna. Il s'y ajoute les développements législatifs intervenus postérieurement à la Michna ainsi que de très nombreux textes non juridiques (appelés midrachiques ou aggadiques) où sont exposées sous une forme vivante et imagée les conceptions morales et doctrinales du judaïsme. L'ensemble Michna+Guemara constitue le Talmud. Peu de manuscrits datant d'avant le XVIe siècle en subsistent, circonstance partiellement due aux nombreux autodafés réalisés par l'Eglise catholique. La première édition complète du Talmud a été imprimée à Venise par un éditeur chrétien, Daniel Bomberg, vers 1520, et depuis cette date, le Talmud a été sans cesse réédité. La version de Vilna parue à la fin du siècle dernier est aujourd'hui universellement utilisée. Actuellement le Rabbin Adin Steinsaltz publie une nouvelle édition du Talmud accompagnée d'un commentaire qui fournit une première approche simplifiée du contenu de l'ouvrage. Quelques volumes en ont déjà été traduits en français.

Rabenou Hananel est l'un des grands talmudistes du début du XIe siècle. Son commentaire du Talmud est le premier ayant une forme systématique et la plus grande partie en a été conservée. Il est considéré comme appartenant encore quasiment à la période des « gaonim » (autorités des académies babyloniennes entre le VIe et le XIe siècle), ce qui donne à ses avis une grande autorité, même s'ils ne sont pas toujours retenus dans la loi fixée en définitive. Avec sa mort commencent le déclin du centre d'étude d'Afrique du Nord et la croissance des centres installés en Europe.

Rachi (acronyme de Rabbi Chlomo Itshaki, 1040-1105), né à Troyes, en Champagne, rabbin, juge et viticulteur, est l'auteur de commentaires fondamentaux presque complets de la Bible et du Talmud, modèles de limpidité et de précision. On le désigne parfois comme « le commentateur ». Sans les commentaires de Rachi, le Talmud, dont le style est souvent elliptique ou allusif, serait pratiquement inabordable. La réputation de Rachi a débordé de la sphère du judaïsme et notamment son commentaire de la Bible a influencé les traductions de la Réforme, celle de Luther en particulier.

Tossafot : les Tossafot (littéralement « compléments ») sont des recueils de commentaires visant en premier lieu à élucider des problèmes particuliers que posent, soit le texte talmudique lui-même, soit le commentaire de Rachi, soit éventuellement encore d'autres textes antérieurs. Très souvent il s'agit de résoudre une contradiction entre deux passages du Talmud, ce qui peut donner lieu à des explications raffinées. Initialement les Tossafot furent produits par les disciples directs de Rachi mais leur nouvelle méthode d'étude s'est rapidement répandue dans toutes les académies talmudiques. La connaissance de ceux des Tossafot qui accompagnent l'édition classique du Talmud font partie du bagage habituel des élèves des yeshivot.

Michne Torah : code de loi rédigé par Moïse Maïmonide (1135-1204), le plus important de la tradition juive. Cette oeuvre monumentale, synthèse de toute la tradition talmudique jusqu'à son époque, fut rapidement adoptée comme fondement principal de la loi par la plupart des communautés juives. Il a fait lui-même l'objet de nombreux commentaires et le Choulhan Aroukh reprend l'essentiel de ses dispositions. Un chapitre de Explorations talmudiques est consacré à l'examen des controverses que la rédaction du Michne Torah a suscitées.

Sepher Mitsvot Hagadol : code de loi rédigé par le tossafiste Rabbi Moïse de Coucy. Il fut en 1240 l'un des quatre rabbins désignés pour défendre le Talmud contre les accusations de l'apostat Nicolas Donin lors d'une dispute publique imposée à la communauté juive.

Tour : code de loi rédigé par Rabbi Jacob ben Acher (1270-1340). Ce code composé de 1700 chapitres réunit toutes les lois juives, à l'exclusion de celles qui ne sont plus applicables actuellement, le Temple de Jérusalem n'existant plus. Il prend pour base le Michne Torah de Maïmonide mais tient compte des développements ultérieurs intervenus dans les communautés juives allemandes et espagnoles. Deux siècles plus tard, Rabbi Joseph Caro a repris la structure du Tour pour la rédaction du Choulhan Aroukh.

Choulhan Aroukh : code de loi rédigé par Rabbi Joseph Caro (1488-1575). Ce code, avec divers compléments qui lui ont été apportés par la suite, constitue toujours la base de la loi dans les communautés orthodoxes.

Rabbi Ezechiel Landau (1713-1793), né en Pologne, rabbin de Prague à partir de 1755. Son autorité morale et législative dépassait largement les frontières de sa communauté. Ses responsa, réunies dans l'ouvrage Noda Biyehouda, frappent par la justesse du raisonnement et sont un modèle de clarté dans l'exposition.

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